Cornu, Claire2024-04-262024-04-26201910.7275/phk8-re24https://hdl.handle.net/20.500.14394/30598Auteure du rapport pour la Convention européenne du paysage au Conseil de l'Europe: <em>Pierre sèche et paysage</em>. Contributrice de la candidature transnationale au Patrimoine culturel immatériel de l’UNESCO : <em>L’art de la construction en pierre sèche, savoir-faire et techniques</em>. Diplômée en architecture (DPLG) et en urbanisme (DESS), certifiée en qualité environnementale du bâti (QEB) et approche environnementale de l’urbanisme (AEU). Membre fondatrice de la <em>Fédération française des professionnels de la pierre sèche</em> (FFPPS), membre du Conseil d'Administration de la <em>Société scientifique internationale pour l'étude pluridisciplinaire de la Pierre Sèche</em> (SPS) et de <em>Maisons Paysannes de France</em> (MPF). Membre de <em>International terraced landscapes alliance</em> (ITLA).En fournissant la chimie à l’agriculture, les matériaux pour la construction, et en produisant la mécanisation des cultures comme celles des terrassements, l’industrie des « trente glorieuses » en France effaçait des siècles de pratiques et d’organisation des espaces de vie et de travail, qui optimisaient les ressources naturelles locales et humaines. La maçonnerie en pierre sèche, son agriculture en terrasse, son élevage en enclos, ses cabanes des champs, ses espaces d’accompagnement des jardins, des maisons, des villages, des rivières, des chemins, des routes, sombraient dès lors dans la désuétude. Lorsqu’en 1999 nous avons démarré cette démarche de renaissance d’une filière professionnelle, les terrasses étaient abandonnées, les pierres des enclos concassées, le métier de murailler avait disparu. C’est lors d’inondations meurtrières (comme celle de Vaison la romaine :47 morts et 34 disparus en 1992) que les terrasses fossilisées des collines environnantes, dévorées par une urbanisation insouciante, ont pointé du doigt le rôle majeur de ces murs drainants pour lutter contre l’érosion. Ces ouvrages subtils pour apprivoiser la pente, gérer le ruissellement collinaire, générer un microclimat propice aux cultures du fait de l’inertie thermique des pierres, constituent un écosystème pour la biodiversité. Ils sont des solutions alternatives modernes. Notre attachement à nos racines revendique le maintien de ces paysages uniques, de cet art paysan et de cette pratique durable, non délocalisable, non industrialisable, qui repositionne l’homme au cœur du processus. Initiée en France en 2011, l’Art de la construction en pierre sèche, savoir-faire et techniques, est une candidature à huit pays portée par Chypre, qui vient d’entrer dans la Liste représentative du Patrimoine culturel immatériel de l’humanité (UNESCO 28 novembre 2018). Forts de cette distinction, nous souhaitons convaincre d’autres pays de la pertinence de la pierre sèche et leur transmettre savoirs, outils et méthodes pour reconsidérer ces pratiques constructives et agricoles, comme sources de qualités pour leur paysage et leur environnement.Cultural LandscapesRural HeritageArchitectural EngineeringArchitectural TechnologyArchitectureConstruction EngineeringCultural Resource Management and Policy AnalysisPanel 1 Paper 1.2: Environnement du patrimoine ruralPaper Panel